Quels sont les coûts des droits de superficie?
Pour illustrer cette économie, prenons l’exemple d’une maison construite sur une parcelle de 200 mètres carrés. En Suisse, la valeur marchande approximative d'une telle parcelle serait d'au moins 1’500’000 CHF, soit 7’500 CHF par mètre carré. Toutefois, dans des endroits privilégiés comme Zurich ou Genève, la valeur pourrait atteindre plus de 2 millions CHF, soit une moyenne d'environ 10’000 CHF par mètre carré, c'est-à-dire presque 1,4 fois plus élevée.
Bien que le preneur à bail évite de payer ces 1,5 million CHF, il doit tenir compte du loyer foncier continu. En règle générale, le propriétaire de cette parcelle hypothétique facturera au preneur à bail environ 5% de la valeur du terrain par an, soit 75’000 CHF, en supposant que la propriété ne prenne pas de la valeur pendant la durée du bail. En supposant que ce montant soit fixe, le coût s'élèvera à 2,25 millions CHF supplémentaires au cours d'un bail de 30 ans. Même en tenant compte de l'inflation, le coût “réel” de cette dépense ne sera probablement pas beaucoup plus bas que le coût du terrain dans cet exemple.
En outre, le loyer foncier peut subir des ajustements annuels, comme c'est généralement le cas. Ces ajustements peuvent être liés à divers facteurs tels qu'une mesure convenue de l'inflation, les taux d'intérêt hypothécaires ou les valeurs foncières en vigueur. Une telle variabilité introduit un facteur de coût supplémentaire, non quantifiable, dans les calculs d'un investisseur en droits de superficie.
Tout cela suppose que le preneur à bail potentiel achète des droits de superficie au comptant, de sorte que le coût d'un prêt hypothécaire ne soit pas pris en compte. Si l'acheteur a besoin d'un prêt hypothécaire, aux taux actuels, il lui en coûtera environ 2% par an. Cette dépense doit être déduite du rendement locatif de la maison à bail, qui s’élève actuellement à environ 3% au niveau national. De surcroît, cette analyse ne tient pas compte des dépenses liées à la gestion d'une propriété louée à des tiers. Il s'agit principalement de l'entretien de la structure et de ses équipements fixes (une installation électrique défectueuse ou une rupture de canalisation d'eau peuvent s’avérer plus coûteuses), ainsi que des taxes foncières, qui varient considérablement d’un canton à l’autre.
Fort heureusement, les coûts d'entretien et les intérêts hypothécaires peuvent être déduits de l'impôt sur le revenu. Néanmoins, ces dépenses doivent être payées de la poche du preneur à bail au préalable, ce qui réduit de fait le flux de trésorerie généré par les revenus locatifs.